Epopia (Rêve Aux Lettres) : Donner envie de lire et écrire aux enfants

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Rêve aux lettres

Retour sur le Startup Weekend Strasbourg 2012 avec une interview concernant Rêve Aux Lettres, le second projet sélectionné par le jury de professionnels.

1. Pouvez-vous présenter votre projet ?

Rêve Aux Lettres est un service pédagogique innovant qui permet d’éveiller l’envie de lire et d’écrire en offrant à chaque enfant une histoire personnalisée, au travers d’une correspondance écrite.

Plus concrètement, l’enfant va recevoir des lettres de personnages de l’histoire qui vont lui décrire les évènements et lui demander de faire des choix. Par exemple, dans un monde médiéval dont l’enfant serait roi, on lui demandera de donner un nom à son cheval ou de décider de déclarer ou non la guerre à un pays voisin. L’enfant enverra également ses réponses par courriers postal et, au fur et à mesure de ces échanges, l’aventure va prendre forme.

Parce que l’enfant participe concrètement à l’histoire, qu’il en est un des personnages et qu’il participe à son écriture, il attendra avec impatience ses prochaines lettres, les lira avec avidité et voudra rapidement rédiger les réponses. On a jamais imaginé un meilleur moyen de donner envie de lire et d’écrire à un enfant !

En réalité, l’histoire est déjà pré-écrite et générée automatiquement par un programme informatique en suivant un arbre de décision, puis en personnalisant les courriers selon l’enfant, son age, son sexe, son niveau de compréhension et ses choix. La marge de manœuvre de l’enfant est donc faible, mais tout est fait pour qu’il ne s’en rende pas compte et qu’il ait l’impression de vivre un véritable rêve éveillé.

Les détails du concept sont expliqués sur www.reveauxlettres.fr.

2. Comment cette idée vous est-elle venue ? Est-ce une réponse à une problématique personnelle ou un besoin exprimé par une personne tierce ?

A l’origine, j’avais une collègue de travail dont l’enfant se réveillait violemment chaque nuit à cause de cauchemars. Je m’étais donc imaginé un moyen de rassurer l’enfant en lui donnant l’assurance qu’il était protégé, par ses parents, mais également par un peu de magie. C’est ainsi qu’est née l’idée d’envoyer des lettres de personnages imaginaires qui s’adresseraient directement à chaque enfant et leur feraient vivre un rêve éveillé.

Une fois le système imaginé, je me suis rendu compte que je venais d’inventer un moyen très efficace d’éveiller les enfants à la lecture et à l’écriture et j’ai donc peaufiné le concept dans ce sens. Quand on sait que 13% des enfants rencontrent de sérieux problèmes avec la lecture et l’écriture, et que les chiffres de l’illettrisme ne sont pas bons, ce service arrive à point nommé pour tenter de redonner un peu de souffle au système.

3. Peut-être êtes-vous actuellement en poste ? Comment voyez-vous la conciliation entre votre travail et ce projet dans lequel il va falloir s’investir ?

Je suis actuellement informaticien en CDI dans une SSII alsacienne. Je travaille donc sur le projet durant mon temps libre, mais, si je me décide à passer le pas, j’ai bien compris qu’il fallait le faire complètement ou pas du tout. Le jour venu, je quitterai donc mon job actuel pour me concentrer à 100% sur le projet. C’est d’ailleurs une possibilité suffisamment probable pour que j’en aie déjà informé mon patron.

4. Comment voyez-vous les choses à court, moyen et long termes ?

A court terme, l’objectif est de renforcer l’étude de marché initiale. On va également commencer à programmer l’application qui porte le service durant les 6 prochains mois. Dans le même temps, on organisera quelques test manuels auprès d’enfants afin de s’assurer la bonne réception du publique et puis, enfin, de se lancer pour de bon.

A moyen terme, on aimerait utiliser ce système pour proposer également des outils nouveaux de travail en classe aux enseignants du primaire et le détourner pour l’utiliser dans l’accompagnement de l’apprentissage d’une seconde langue.

A long terme, c’est naturellement l’exportation international qui me trotte dans la tête car si cela marche, il n’y a pas de raison de n’en faire bénéficier que les petits français. Cependant, la barrière culturelle sera plus difficile à franchir.

5. Avez-vous d’ores et déjà identifié des besoins, humains ou matériels, pour lesquels vous cherchez du soutien ?

Nous avons déjà identifié des partenariats qu’il va nous falloir mettre en place, notamment avec « La Poste » qui, je l’espère, s’enthousiasmera également pour ce projet. Il nous faut également les conseils et le soutien d’enseignants afin de valider la pertinence pédagogique de ce système et de travailler à l’adapter au travail en classe. Mais nous n’en sommes qu’à une phase théorique et de nombreuses questions sont encore en suspens.

6. Un dernier mot pour conclure ?

Avec ce projet, on essaie de mettre sur pied une entreprise qui ait du sens et qui apporte quelque chose à la société, et c’est pourquoi nous somme très enthousiastes. Vendre du rêve, comment imaginer plus beau projet ?

Rémy Perla

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour Baptiste,

    Je suis très impressionné par cette idée, toute simple mais qui demande un peu d’attention. Je suis intéressé à promouvoir le projet à Maurice, et je l’ai transmis à une amie qui dirige une ONG, responsable des enfants défavorisés dans l’Ile.

    Bonne chance et bon vent !

    Berty Barbe

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